Dans les parties précédentes, nous avons déjà parcouru les préparatifs.
👉Voyager avec la moto (partie 1): preparation
👉Voyager avec la moto (partie 2): Préparer son itinéraire
👉Voyager avec la moto (partie 3): Que prenons-nous avec?
Dans cette quatrième partie, nous vous emmenons en route. Car comme dans beaucoup de choses dans la vie : on peut être parfaitement préparé, la véritable expérience commence une fois que l’on est vraiment parti.
Le départ
Après des mois de préparation, de cartes tracées, de listes vérifiées et de motos inspectées… c’est enfin le moment. Casque sur la tête, moteur allumé, et les premiers mètres sont souvent les plus difficiles. Non pas à cause de la technique, mais parce que l’esprit n’est pas encore en mode voyage. On pense encore au boulot, ou au ferry qu’on ne peut pas rater. Prenez donc le temps de vous mettre dans le rythme. Après une heure ou deux, l’esprit se calme, et on se dit : oui, cette fois, on est parti.
Le rythme de la journée : faire le plein, faire des pauses, profiter
À quoi ressemble une journée typique à moto ?
Chez nous, ça commence calmement. Pas de réveil à 6h, mais on ne traîne pas jusqu’à midi non plus. On démonte la tente, on prépare le café, on consulte les cartes et/ou le GPS. On essaie d’être sur la moto vers 9h30-10h. Cela laisse un peu de marge en cas d’imprévus.
Les pauses sont essentielles. Tous les 150 à 200 km, on prévoit un arrêt plus long : faire le plein, manger un morceau, boire quelque chose (sans alcool), se dégourdir les jambes. N’attendez pas d’être à bout. Et surtout : vous êtes en voyage, pas en fuite. Les plus beaux endroits sont souvent ceux qu’on découvre en s’arrêtant pour une photo ou en parlant avec un vieux monsieur sur une place de village.
Les habitudes locales et styles de conduite
On croise parfois des surprises sur la route. Une belle route sur la carte peut être complètement défoncée. Ou une centaine de moutons en Albanie qui traversent la route sans prévenir. C’est ce qui rend le voyage vivant – parfois un peu stressant, mais toujours mémorable.
Les règles de circulation changent aussi. En Italie, tout est un peu “interprétatif”, tandis qu’en Allemagne on roule de façon très réglementée. Et en Grèce ? Ne soyez pas étonné de voir quelqu’un vous doubler à 140 km/h là où la limite est 60.
Conseil : ne suivez pas uniquement votre GPS – regardez les locaux. Si tout le monde s’arrête à un carrefour vide, il y a sans doute un panneau caché ou une caméra.
La météo : amie et ennemie
On a déjà tout vécu : 38 degrés à l’ombre, plusieurs jours de pluie non-stop, grêle et neige en montagne.
Ayez une tenue adaptée aux différentes conditions. L’aération est aussi importante que l’imperméabilité. Et s’il fait vraiment mauvais ? Trouvez un hôtel ou un abri et attendez que ça passe. Sur une moto, on ne doit rien prouver – arriver en sécurité est plus important qu’arriver trempé et épuisé.
Les soirées : histoires, amitié et parfois un matelas crevé
Après une journée sur la route, on arrive au camping ou à l’hébergement. Le casque tombe, la moto est posée, et le petit rituel commence : monter la tente, installer son coin pour dormir, vérifier la moto ou faire un petit entretien. Pendant ce temps, on sent l’odeur du réchaud de l’ami qui prépare déjà ses pâtes au thon – un vrai festin après une longue journée sur la route.
Parfois on cuisine soi-même, parfois on part explorer le village. Un petit resto local avec des chaises en plastique, une carte dans une langue qu’on ne comprend pas, et un serveur qui vous sert avec le sourire quelque chose de délicieux. Cela fait partie de l’aventure.
Puis viennent les histoires. Le mauvais tournant de l’après-midi, qui vous a emmenés sur un chemin de gravier entre les chèvres. Celui qui a failli en heurter une (ou qui en était convaincu). Le plein fait dans une station où personne ne parlait un mot d’anglais, mais d’où vous êtes ressorti avec un réservoir plein – et une bouteille d’huile d’olive. Et ce matelas crevé qui se dégonflait un peu plus chaque nuit, jusqu’à finir sur le sol.
Ce sont ces moments-là qui font le voyage. Une bière ou un café en main, autour d’un feu de camp improvisé ou à une table de pique-nique. Le calme après la route. La connexion. La liberté.
C’est là que le véritable esprit du voyage prend vie.
À suivre
Dans la partie 5, nous parlerons du retour – et de ce que vous ramenez (en plus des souvenirs). Car partir à moto, c’est revenir différent.